samedi 21 novembre 2009

Partenaires

L'association Quoikali

Créée en 2004 dans le département de la Dordorgne, l'association Quoikali a pour mission de promouvoir l'Art des mots et de la littérature, en particulier de la littérature de jeunesse.

Le nom de l'association est emprunté au poème de Jean Tardieu :

La môme néant
Quoi qu'a dit ? - a dit rin
Quoi qu'a fait ? - a fait rin
Quoi qu'a pense ? - a pense rin
Pourquoi qu'a dit rin?
Pourquoi qu'a fait rin ?
Pourquoi qu'a pense rin ?
- A'xiste pas.

Quoikali est affiliée à l'Office Central de la Coopération à l'Ecole et à la Ligue de l'Enseignement :

http://www.occe.coop/federation/index.htm

www.laligue.org/


La Chargée de Mission aux Droits des Femmes et à l'Egalité

http://www.dordogne.pref.gouv.fr/


L'Inspection académique de la Dordogne

http://ia24.ac-bordeaux.fr/


Le Réseau d'Ecoute d'Appui et d'Accompagnement des Parents de la Dordogne (REAAP -24)

http://point-infofamille.fr/indexreaap.php


Le Fond Interministériel de la Prévention de la délinquance

site de la préfecture
http://www.dordogne.pref.gouv.fr/

école de Lalinde

Pour comprendre l'importance d'une lutte contre les stéréotypes de sexe

pourquoi lutter stéréotypes

Enquête de l'observatoire Fischer Price en 2004

Jouetsfischer Price

Anti catalogue de jouets sexistes

Catalogue

vendredi 6 novembre 2009

comment devient on fille ou garçon
http://www.scribd.com/doc/22200360/comment-devient-on-fille-ou-garcon

Acquisition des connaissances sur les rôles des sexes

Extrait du premier chapitre du livre Filles-Garçons : socialisation différentiée ?
Sous la direction d’Anne dafflon-Novelle, PUG 2006


disponible dans son intégralité :
www.pug.fr/extrait_ouvrage/Efilles-garçons.pdf

Les recherches portant sur les connaissances des enfants en matière de rôles et objets sexués montrent que ces derniers les acquièrent très rapidement dans leur développement (pour une revue, voir Huston, 1983 ; Le Maner, 1997 ; Ruble & Martin, 1998). Dès 20 mois, les enfants ont des jouets préférés typiques de leur propre sexe.
Dès 2-3 ans, les enfants ont déjà des connaissances substantielles sur les activités, professions, comportements et apparences stéréotypiquement dévolus à chaque sexe.
Blaske (1984) montre qu’à cet âge, des enfants associent à des professions stéréotypées significativement plus de prénoms correspondant au sexe des personnes qui habituellement exercent cette profession que des prénoms correspondant au sexe des personnes qui n’exercent que rarement cette profession. Ainsi, des prénoms masculins sont plus souvent associés aux métiers de charpentiers ou de médecins, et des prénoms féminins sont plus souvent associés aux professions d’infirmiers ou d’enseignants2 auprès de jeunes élèves. En outre, les enfants savent, par exemple, que pompier ou policier sont des professions majoritairement exercées par la gente masculine, et ceci, même s’ils n’ont jamais vu en vrai un pompier ou un policier dans l’exercice de leur fonction.
De même, vers 2-3 ans, les enfants ont adopté la plupart des activités et attributs de leur propre sexe : jouets, habits, accessoires, comportements, activités, émotions, etc. Par ailleurs, dès 3 ans, les enfants sont conscients du comportement différencié des adultes en fonction du sexe de l’enfant (Muller & Goldberg, 1980). Les enfants sont capables de prédire que les adultes vont plutôt choisir un jouet féminin pour une petite fille et inversement, un jouet masculin pour un petit garçon. Cette conscience que les adultes se comportent différemment envers des enfants de sexes différents augmente nettement entre 3 et 5 ans.

Construction de l’identité sexuée

Extrait du premier chapitre du livre Filles-Garçons : socialisation différentiée ?
Sous la direction d’Anne dafflon-Novelle, PUG 2006


disponible dans son intégralité :
www.pug.fr/extrait_ouvrage/Efilles-garçons.pdf


Il faut tout d’abord souligner que le sexe est, avec l’âge, les deux premières catégories sociales utilisées par les enfants pour comprendre le monde qui les entoure.
Elles sont même considérées comme étant les attributs que les enfants utilisent en tout premier pour différencier les humains (Lewis & Feiring, 1979). Âgés de quelques mois, donc bien avant d’être en mesure de verbaliser cette distinction, les bébés sont déjà capables de distinguer des individus de sexe différent (Maccoby, 1990, d’après les études de Fagan & Shepherd, 1982 et Fagan & Singer, 1979) et des individus d’âge différents (Fogel, 1979). En outre, à tous les stades de leur développement, les enfants construisent activement pour eux-mêmes ce que signifie être de sexe masculin ou être de sexe féminin ; il ne s’agit en aucun cas d’un simple apprentissage (Golombok & Fivush, 1994).
Les enfants passent par plusieurs étapes avant de comprendre, d’une part que le sexe est stable à travers le temps et les situations, d’autre part que le sexe est déterminé de manière biologique.
Ceci n’est intégré que vers 5-7 ans ; auparavant, les enfants sont convaincus qu’être un garçon ou une fille est fonction de critères socioculturels, comme avoir des cheveux courts ou longs, jouer à la poupée ou aux petites voitures, etc.
Au premier stade, appelé identité de genre, alors âgés de 2 ans environ, les enfants sont capables d’indiquer de manière consistante le sexe des individus qu’ils rencontrent en se basant sur des caractéristiques socioculturelles, comme la coiffure, les vêtements, etc. Puis vers 3 ou 4 ans, durant le deuxième stade, appelé stabilité de genre, les enfants comprennent que le sexe d’un individu est une donnée stable au cours du temps. Les filles deviendront des femmes et les garçons deviendront des hommes. En effet, durant le premier stade, les enfants ne font pas encore le lien entre les quatre catégories sociales : garçons, filles, hommes et femmes. Cependant, si durant cette deuxième étape, les enfants font le lien entre les personnes de même sexe à différents âges de la vie, ils n’ont pas encore intégré que le sexe est une donnée stable par rapport aux situations : une personne qui adopte les attributs du sexe opposé peut changer de sexe d’après eux. Par exemple, face à un homme en robe, les enfants estimeront qu’il s’agit d’une femme, mais face au même homme en tenue vestimentaire masculine, les enfants vont estimer qu’il s’agit d’un homme.
Ce n’est que vers 5-7 ans que les enfants passent au troisième stade appelé constance de genre : ils ont alors intégré que l’on est un garçon ou une fille en fonction d’un critère biologique stable, l’appareil génital, et que le sexe est une donnée immuable à la fois au cours du temps et indépendamment des situations. Il est important de souligner que les enfants vont progressivement atteindre le stade de constance de genre.
Pour eux-mêmes tout d’abord, les enfants comprennent que même en adoptant le comportement socialement dévolu à des enfants du sexe opposé, ils restent néanmoins un enfant de leur propre sexe. Puis, ce même constat va se faire à propos des autres membres de leur entourage : si leurs petits camarades se déguisent en personne du sexe opposé, ils ne changeront pas pour autant de sexe aux yeux des enfants. Cependant, le stade de constance de genre est totalement atteint lorsque les enfants adoptent le même raisonnement pour des personnes qui leur sont totalement inconnues.

La France peu sensible à l'inégalité filles-garçons

Article d'Ariane Chemin Le Monde, 14 Novembre 2008

En France, les programmes suédois pour l'égalité des sexes font volontiers sourire : ils passent, au mieux, pour une manifestation des ravages du politiquement correct, au pire, pour le signe d'une obsession égalitaire qui prend parfois les allures d'un contrôle social. Pourtant, les études françaises aboutissent à la même conclusion que les travaux suédois : à l'école, les filles et les garçons ne sont pas traités de la même façon.
Les travaux montrent ainsi que, à copie égale, les filles et les garçons n'obtiennent pas les mêmes notes : en physique, les garçons sont évalués plus généreusement que les filles lorsque les copies sont bonnes, plus sévèrement qu'elles, lorsqu'elles sont mauvaises, comme si les enseignants s'attendaient à de meilleurs résultats de la part des garçons. « Du coup, les enseignants les encouragent plus vivement lorsqu'ils réussissent et les sanctionnent plus durement lorsqu'ils les déçoivent », explique Marie Duru-Bellat, sociologue à Sciences Po.
Ce « double standard » joue aussi en matière de comportement : les garçons sont interrogés plus souvent, et leurs interventions spontanées mieux tolérées. « Les enseignants, sans en avoir conscience, interagissent avec les garçons dans une proportion des deux tiers, note Nicole Mosconi, professeur émérite à Paris-Ouest. Et leur indiscipline est tolérée comme un comportement fâcheux, mais inévitable, alors qu'elle est stigmatisée chez les filles. »
Malgré ces travaux, la prise de conscience de ces différences de traitement reste embryonnaire. « En France, nous préférons mettre l'accent - légitimement d'ailleurs - sur les inégalités sociales ou les discriminations ethniques, note Marie Duru-Bellat. Paris n'est certes pas Kaboul, mais l'accumulation de ces petites différences qui paraissent à première vue dérisoires finit par peser : le fait que les enseignants s'intéressent moins aux filles, notamment dans les matières scientifiques, semble nourrir une moindre affirmation de soi que l'on retrouve chez les femmes dans le monde du travail. »
Comme en témoigne un colloque sur l'égalité professionnelle organisé à Paris les 13 et 14 novembre dans le cadre de la présidence de l'Union européenne, la France commence à se préoccuper de ces inégalités. En 2000, un bulletin de l'éducation nationale proposait aux enseignants une liste de scénarios avec des recommandations : comment faire, par exemple, lorsque des garçons coupent la parole à une fille en maths ? Et le 8 mars, la rectrice de Besançon, Marie-Jeanne Philippe, a été nommée à la tête du comité de pilotage de la convention pour l'égalité entre les filles et les garçons à l'école (2006-2011).

L'égalité des sexes à bonne école

Article d'Ariane Chemin, Le Monde, 14 Novembre 2008

Une chercheuse suedoise a constaté que dès l'âge de 1 an, filles et garçons n'etaient pas traités de la même façon.
Elles glissent en riant sur les toboggans, grimpent avec énergie sur les bancs, s'emparent des voitures à roulettes que les animatrices ont mises à leur disposition. Emma, Ida et Alice, qui viennent de fêter leurs 3 ans, profitent d'un des temps non mixtes instaurés en 2005 par l'école de Järfälla, dans la banlieue de Stockholm : une fois par semaine, les fillettes de cette école pilote en matière d'égalité des sexes sont invitées, pendant la matinée, à faire de la gymnastique "entre elles".Cette - légère - entorse au principe de mixité a été introduite au nom de l'égalité entre filles et garçons. "Lorsque les enfants faisaient de la gymnastique ensemble, les garçons prenaient toute la place, raconte Ingrid Stenman, l'une des responsables de l'école. Ils accaparaient les jeux, ils occupaient l'espace, et les filles finissaient par s'effacer : elles se retrouvaient dans les coins. Depuis que les filles sont entre elles, elles reprennent confiance. Elles jouent librement et elles découvrent que faire du toboggan, sauter ou courir, c'est vraiment amusant !"
Leçons de vie domestique.
Depuis 2005, les 24 éducateurs de cette école suédoise qui accueille une centaine d'enfants âgés de 1 à 5 ans ont aussi tenté de modifier leur comportement. "Nous n'en avions pas conscience, mais avant, nous encouragions les garçons à prendre des risques, à sauter, à s'amuser, alors que nous disions sans cesse aux filles de faire attention, poursuit Ingrid Stenman. Nous restions autour d'elles, à les retenir comme si elles allaient tomber ou à les aider comme si elles n'allaient pas y arriver. Sans le savoir, nous les empêchions de profiter des jeux !"Il y a encore quelques années, Ingrid Stenman aurait pourtant souri à l'idée que, dans son école, les filles et les garçons n'étaient pas traités de la même manière. Mais, en 2004, une chercheuse spécialisée dans les questions de "genre" est venue travailler à Järfälla dans le cadre d'un programme gouvernemental sur l'égalité des sexes. Pendant plusieurs mois, elle a filmé les activités, observé l'accueil des enfants le matin, assisté aux repas de midi.
Et ses conclusions ont stupéfié les éducateurs : sans en avoir conscience, ils réservaient aux filles et aux garçons un traitement bien différent.Les adultes laissaient ainsi beaucoup plus de place aux garçons, qui utilisaient en moyenne les deux tiers du temps de parole.
Lors des échanges avec les enfants, les éducateurs acceptaient sans difficulté que les garçons interrompent les filles alors qu'ils demandaient aux filles d'attendre patiemment leur tour. Enfin, ils avaient deux registres de discours : des phrases courtes et directives pour les garçons, des discours plus longs et plus détaillés pour les filles. Lors des repas, ces différences tournaient à la caricature : les films tournés en 2004 montrent des petites filles de 3 ou 4 ans servant docilement des verres de lait ou des assiettes de pommes de terre à des petits garçons impatients.
Une répartition des rôles encouragée, bien involontairement, par les éducateurs. "Sans nous en rendre compte, nous demandions aux filles de nous aider à porter les plats et à participer au service, sourit Barbro Hagström, l'une des éducatrices. Nous ne sollicitions jamais les garçons."Dans un pays où l'on ne plaisante pas avec l'égalité des sexes, l'étude a consterné les éducateurs. "Nous avons découvert que nous avions des préjugés sur la manière dont doivent se comporter les enfants, constate Mme Hagström. Nous attendions des filles qu'elles soient calmes, polies et serviables, alors que nous acceptions sans difficulté que les garçons fassent du bruit et réclament haut et fort ce qu'ils voulaient. Cela a suscité beaucoup de discussions à l'école, mais aussi dans ma famille, qui compte trois garçons !"
En 2004, le gouvernement suédois, qui a consacré près de 500 000 euros à des projets scolaires sur l'égalité des sexes, a alloué 7 525 euros à l'école de Järfälla. Pendant un an, Ingrid Stenman a suivi à mi-temps un cursus universitaire sur le "genre", qui lui a permis de découvrir que les éducateurs de Järfälla agissaient en fait comme la plupart des adultes. "
Dans les écoles, comme dans les familles, les stéréotypes restent très présents, même si les parents ou les enseignants n'en sont pas conscients", résume Lars Jalmert, professeur à l'université de Stockholm.Au terme de ce travail, l'équipe éducative de Järfälla a décidé d'instaurer deux temps non mixtes d'une heure trente par semaine. Selon les éducateurs, ces moments permettent aux enfants de profiter tranquillement des jeux associés à "l'autre sexe".Les filles peuvent ainsi conduire des voitures ou sauter sur les bancs sans que les garçons les dérangent. Réunis dans une autre salle de jeux, les garçons, eux, s'amusent avec des dînettes, des peluches et des poupées sans que les filles viennent s'approprier les lieux et leur donner des leçons de vie domestique. La mixité est aussi suspendue, de temps à autre, pendant les repas : pour éviter que les filles jouent les auxiliaires de service, certains déjeuners se déroulent autour de tables séparées. Mais l'étude de 2004 a surtout conduit les éducateurs à prêter une attention nouvelle à leurs gestes de tous les jours. "Ce travail nous a ouvert les yeux, résume Ingrid Stenman.
Aujourd'hui, nous tentons de faire bouger les frontières : un garçon qui veut jouer à des jeux "de fille" ne doit pas se sentir faible ou ridicule, une fille qui s'affirme et prend la parole ne doit pas sentir de réprobation. C'est un jeu "gagnant-gagnant" qui ouvre de nouveaux espaces aux filles comme aux garçons : s'ils le souhaitent, ils peuvent sortir des schémas traditionnels."Le programme sur l'égalité des sexes lancé en 2004 par le gouvernement a touché 28 écoles accueillant des enfants de 1 à 5 ans. "Les désordres scolaires sont liés, pour beaucoup, aux inégalités entre les sexes et au manque de respect pour les autres êtres humains, affirme Nyamko Sabuni, la ministre de l'intégration et de la parité du gouvernement de centre droit. Le combat pour l'égalité des sexes doit commencer le plus tôt possible."
Un budget de près de 11 millions d'euros doit permettre d'étendre ce programme aux écoles élémentaires dans les années à venir.

Filles et garçons à l’école maternelle

Leila Achérar, chargée de mission, a mené une enquête en 2003 dans des écoles maternelles de l’Hérault.

Pour lire l’intégralité de l’étude :
http://www.inegalites.fr/spip.php?article454&id_mot=29


Extraits :
« Ce temps d’interactions verbales entre la maîtresse et les élèves est souvent, bien que de façon non intentionnelle, , marqué par des échanges plus fréquents avec les garçons qu’avec les filles, ce quel que soit le support (conte, livre…).

Exemple parmi d’autres, cette séquence autour d’un livre.

Antoine vient de présenter à ses camarades de classe le dernier album reçu en cadeau.
- La maîtresse : Avez-vous des questions à poser à Antoine…(silence).Que fait le loup pour faire peur à la chouette ?
- Jean : il va sous l’arbre et crie pour la déranger.
- La maîtresse : Que fait-il encore ? Jérôme !
- Jérôme : Il se promène.
- La maîtresse : Non, ce n’est pas ce que j’ai demandé… Louis !
- Louis : Il donne des coups de griffe sur l’arbre.
- La maîtresse : Que fait-il encore ?
- Rachel : Peut être il peut grimper sur l’arbre.
- Louis : Non, les loups, ça ne grimpent pas !
- La maîtresse : Que peut-il faire encore…(en voyant les doigts levés)? C’est toujours les mêmes qui parlent… Alexis !
- Alexis (silencieux)
- La maîtresse : Tu as une idée Lola ?
- Lola : Il grimpe…
- La maîtresse (interrompant Lola ) : On l’a dit ! Que peut-il faire
d’autre, Julien ?
Suivent les réponses de Louis, Jean et Rachel. Puis Jean, Louis,
Valentine; puis Antoine et Jean…
De fait les garçons sont à la fois beaucoup plus souvent partie prenante des interactions, mais aussi plus souvent sollicités. »

« Alors qu’à l’école maternelle peu de contenus sont prescrits, des choix sont opérés en termes de savoirs et de socialisation. En l’absence de prescription, se fabriquent de fait à l’école des catégories intellectuelles et des modes d’élaboration de la pensée qui, loin de remettre en cause la division traditionnelle du travail de production et de reproduction entre les sexes, tentent, au détriment de l’expérience des enfants, de les renforcer.

Séquence de technologie : les gants

La maîtresse propose une série de gants, il s’agit de les reconnaître, de nommer le matériau qui les compose et de dire à quoi ils servent. Il y a là des gants de ski, des moufles qui « protégent du froid », des gants de cycliste, des gants en plastique, des gants de cheval, des gants de boxe, des gants de karaté; il y a des gants pour se protéger du froid, pour se laver, pour jardiner, un gant de toilette et …des « gants de maman » pour faire la vaisselle, des « gants de papa « pour faire la moto »…
- Damien : Mais moi, ma maman aussi fait de la moto !
- Silence de la maîtresse! Qui poursuit…et ces gants ? ce sont des gants de jardinier !
- Alice : ma grand mère en a pour cueillir les roses. C’est pour ne pas se piquer…
- La maîtresse poursuit l’exercice et ne relève pas …
La séance de travail autour des gants permet l’expression de réponses très largement marquées par le conformisme social. Bien que des enfants, filles et garçons, rappellent que le monde se transforme, l’échange avec l’enseignante se clôt, comme dans cet exemple, sur les représentations les plus stéréotypées. Lors de la vérification des acquisitions de la séquence, les enfants ont « appris », au détriment de leur expérience propre à s’accommoder avec la pensée traditionnelle de la famille.
Lorsque la maîtresse montre un gant de ménage : « ma maman en met pour faire la vaisselle » (une fille) …Une manique : « ma maman met ce gant pour ne pas se brûler » (une fille) …Un gant de moto : « mon papa fait de la moto, il met des gants comme ça ! » (un garçon)… Ce à quoi une fille réagit – dans l’indifférence de tous- : « On n’a pas dit un gant de monsieur ! ».

On ne peut bien évidemment traduire cette situation, représentative de beaucoup d’autres, par la volonté systématique de la maîtresse de privilégier une lecture fixiste du monde. Mais les silences sur l’évolution des rapports sociaux entre les hommes et les femmes peuvent à terme cautionner une interprétation du monde marquée par la division sexuelle du travail, c'est-à-dire par la ségrégation entre les sexes. »

Quels sont les objectifs du spectacle ?

Ce spectacle est avant tout une œuvre artistique : en tant que tel il entend ouvrir l’imaginaire et susciter la réflexion en respectant la liberté du spectateur d’adhérer ou non à son contenu.

Pour autant, le spectacle cherche à ouvrir des pistes sur les rôles sociaux sexués dévolus aux femmes et aux hommes (à travers la question des jeux « interdits » aux filles ou aux garçons : ), sur l’égalité filles-garçons et le droit à la pratique de toutes les activités, sur les violences sexistes.

Le spectacle sert de support à des ateliers qui se déroulent après la représentation : ils sont le lieu de l’analyse avec les enfants sur ce qu’ils ont vu et ressenti pendant le spectacle. Le message préventif y est explicité en respectant toujours l’âge et la maturité des enfants.

De quoi parle le spectacle ? Récit d’une représentation

Ce récit doit permettre aux parents et à l’entourage des jeunes spectateurs de pouvoir discuter avec eux de ce qu’ils ont vu et entendu.

Dans l’ouverture du spectacle, la comédienne installe un climat poétique et le cadre de la fiction qui va suivre afin de capter tout doucement l’attention des enfants. Elle s’interroge, tout en chantant et en s’accompagnant à l’accordéon, sur le genre des mots et sur le sens de certaines expressions.

«Au pays des Zunes et des Zuns, il y a des TRUCS et des CHOSES» La comédienne joue alors des percussions TRUCS et des percussions CHOSES «Mais parfois zun TRUC tape très fort sur zune CHOSE alors ça ne peut plus faire de musique...»

La comédienne constate en chantant : « Et si tu changes de langue, tu changes ta vision du monde : LE soleil comme le masculin des garçons, devient en allemand LA soleil au féminin des filles ! »

Les enfants sont ainsi placés en situation de questionnement et prêts à entendre les histoires qui commencent…

L’histoire de Max et Zazie…

La comédienne présente deux figurines en bois de taille humaine : deux enfants, une fille ( Zazie) et un garçon (Max). Lorsqu’elle fait parler Max, Liliane Bodin met son visage dans le trou au milieu de la tête de la figurine de Max et idem lorsqu’elle fait parler Zazie. Ce qui fait beaucoup rire les enfants.

Pour Max, avant il y avait deux catégories : les « avec zizi » et les « sans zizi » . Les « avec zizi » étaient plus forts que les sans. Jusqu’au jour où une fille très spéciale arrive dans sa classe, elle s’appelle Zazie. Max la trouve vraiment bizarre car c’est une fille qui dessine des dinosaures au lieu de dessiner des fleurs « nunuches», qui grimpe aux arbres, se bat et gagne tout le temps. En somme c’est une « sans zizi » qui se comporte comme les « avec zizi » : c’est étrange. « Qu’est-ce que c’est que cette fille ? » s’interroge Max à chaque nouvelle découverte, interrogation mimée par le comédienne et reprise en chœur par les enfants.

Max décide donc de mener l’enquête. Il se rendra compte, lorsqu’il ira se baigner à la plage avec Zazie, qu’elle n’a pas de zizi et que, finalement, ce ne sont pas les différences physiques qui fixent les capacités des unes et des autres.

Depuis ce jour, pour Max, il y a deux catégories : les « avec zizi » et les « avec zezette ».

En effet il ne manque rien aux filles : filles et garçons, hommes et femmes peuvent faire les mêmes activités sans perdre leur identité.

L’histoire du petit frère de Max et de sa quiziiiiine…

La comédienne poursuit en présentant un autre personnage : le petit frère de Max.

Il a demandé une cuisine pour son anniversaire. Max lui propose plutôt un déguisement de Spider Man car, dit-il, « la cuisine c’est pour les filles ». Un jour, quand il était petit, la grand-mère de Max lui avait proposé de faire un gâteau avec elle. Max lui avait répondu que la cuisine c’était pour les filles et qu’il préférait aller jardiner dehors avec son grand-père !

La comédienne demande aux enfants qui aiment cuisiner de lever le doigt : très peu de doigts de garçons se lèvent mais quelques uns quand même. Elle raconte alors comment Max change d’avis : le grand cousin qui fait de la moto sait aussi faire des bons gâteaux et Max essaiera lui aussi la recette.

« Tout doucement, le monde change … » chante la comédienne en conclusion.

L’histoire de Lulu, le copain de classe de Max et Zazie…

L’histoire continue avec Lulu, un copain de classe de Max et Zazie. Il adore jouer à la poupée. Il en a une qu’il habille, qu’il fait manger, qu’il câline …

La présentation de ce nouveau personnage entraîne parfois de vives protestations, en particulier des garçons mais également de quelques filles. Le débat s’engage dans la salle, certains enfants défendent leur propre point de vue avec vigueur, d’autres hésitent.

La comédienne demande alors un volontaire pour tenir la poupée de Lulu sur scène. Malgré la polémique, beaucoup d’enfants lèvent le doigt. La comédienne choisit un garçon et lui donne la poupée. Le public réagit en riant beaucoup, ce qui le met mal à l’aise mais, conforté par la comédienne, il reste en scène et affirme son rôle.

La comédienne poursuit alors l’histoire. Elle raconte comment, dans la classe de Lulu, tout le monde se moque de lui, elle mime les gestes agressifs et rapporte les propos méchants qu’il doit subir.

Un grand silence se fait alors parmi les petits spectateurs. Ils réalisent qu’en se moquant de leur petit camarade qui est allé sur scène, ils ont reproduit le comportement des camarades de Lulu, comportement qu’ils rejettent instantanément en voyant devant eux la victime triste et solitaire : « il a quand même le droit de faire ce qu’il aime ! et eux, ils n’ont pas le droit de dire ça !». Le public, qui avait été prompt à se moquer de Lulu et à se disputer, se rassemble et se soude en refusant la violence.

La comédienne poursuit l’histoire. Un jour la poupée de Lulu disparaît, elle a été enlevée par un monstre. Le courageux Lulu prend alors son épée – il a aussi une épée ! - et part à l’attaque, soutenu par les filles et les garçons de la classe, Max et Zazie en tête. Ils terrassent le méchant et libèrent les poupées enlevées.

Retour sur Zazie…

La comédienne reprend le personnage de Zazie et explique qu'elle préfère jouer au chevalier plutôt qu'à la poupée. Elle demande à une petite fille de venir jouer Zazie sur son cheval avec une épée (toutes les filles sont volontaires). Elle explique ensuite que lorsque Zazie sera grande elle partira à l’aventure et chante la chanson de Zorro – un peu transformée - "au féminin des filles". Zazie se déguise en chevalière mais elle fait aussi de la danse et d'ailleurs, quand Max vient jouer avec elle, il aime se déguiser avec la robe de danse de Zazie !

La clôture du spectacle.

Le spectacle se conclut par une comptine inachevée et les enfants sont invités à en inventer la suite:
Tire ta langue à la langue des mots
Invente ta vie à tire larigot
Au pays des Zunes, au pays des Zuns
Chacune et chacun ...


Ainsi la clôture réaffirme le droit de chacun et de chacune à des choix de vie différents, en dehors des rôles sociaux qu’on dit réservés aux femmes ou aux hommes ; elle invite à une liberté d’invention dans le respect et l’égalité, refusant la violence sexiste.

Comment le spectacle a-t-il été créé ?

La trame narrative du spectacle a été constituée à partir :
- Des anecdotes des enfants, des parents, des grands-parents, des professeurs des écoles, des animateurs que Liliane a recueillies en questionnant de ci, de là, au gré des rencontres.
- De motifs qu’on rencontre au fil des contes du monde entier à propos du féminin et du masculin
- De personnages et de situations issus de livres de jeunesse qui interrogent les rapports filles-garçons
- Des réactions des jeunes spectateurs modifiant ainsi représentation après représentation l’histoire…

Qui a créé le spectacle ?

Liliane Bodin appartient à l’association Quoikali affiliée à l’Office Central de la Coopération à l’Ecole (O.C.C.E.) et à la Ligue de l’Enseignement.
Sa trajectoire personnelle est constituée d’une première carrière de professeure des écoles (principalement en école maternelle) et d’une seconde carrière en tant que Libraire spécialisée Jeunesse. Liliane s’est ensuite investie dans la création et l’animation d’ateliers culturels destinés à la petite enfance que cela soit au sein d’établissements scolaires ou dans le cadre de Bibliothèques publiques ou de crèches.
Musicienne, comédienne et conteuse, elle allie dans ses créations l’expression poétique et la musicalité propre aux sons et aux rythmes de la langue : de quoi fasciner l’imaginaire des tout-petits…
Liliane Bodin a récemment formé à la lecture à voix haute des bénévoles et professionnels de la Bibliothèque de Périgueux.