vendredi 6 novembre 2009

De quoi parle le spectacle ? Récit d’une représentation

Ce récit doit permettre aux parents et à l’entourage des jeunes spectateurs de pouvoir discuter avec eux de ce qu’ils ont vu et entendu.

Dans l’ouverture du spectacle, la comédienne installe un climat poétique et le cadre de la fiction qui va suivre afin de capter tout doucement l’attention des enfants. Elle s’interroge, tout en chantant et en s’accompagnant à l’accordéon, sur le genre des mots et sur le sens de certaines expressions.

«Au pays des Zunes et des Zuns, il y a des TRUCS et des CHOSES» La comédienne joue alors des percussions TRUCS et des percussions CHOSES «Mais parfois zun TRUC tape très fort sur zune CHOSE alors ça ne peut plus faire de musique...»

La comédienne constate en chantant : « Et si tu changes de langue, tu changes ta vision du monde : LE soleil comme le masculin des garçons, devient en allemand LA soleil au féminin des filles ! »

Les enfants sont ainsi placés en situation de questionnement et prêts à entendre les histoires qui commencent…

L’histoire de Max et Zazie…

La comédienne présente deux figurines en bois de taille humaine : deux enfants, une fille ( Zazie) et un garçon (Max). Lorsqu’elle fait parler Max, Liliane Bodin met son visage dans le trou au milieu de la tête de la figurine de Max et idem lorsqu’elle fait parler Zazie. Ce qui fait beaucoup rire les enfants.

Pour Max, avant il y avait deux catégories : les « avec zizi » et les « sans zizi » . Les « avec zizi » étaient plus forts que les sans. Jusqu’au jour où une fille très spéciale arrive dans sa classe, elle s’appelle Zazie. Max la trouve vraiment bizarre car c’est une fille qui dessine des dinosaures au lieu de dessiner des fleurs « nunuches», qui grimpe aux arbres, se bat et gagne tout le temps. En somme c’est une « sans zizi » qui se comporte comme les « avec zizi » : c’est étrange. « Qu’est-ce que c’est que cette fille ? » s’interroge Max à chaque nouvelle découverte, interrogation mimée par le comédienne et reprise en chœur par les enfants.

Max décide donc de mener l’enquête. Il se rendra compte, lorsqu’il ira se baigner à la plage avec Zazie, qu’elle n’a pas de zizi et que, finalement, ce ne sont pas les différences physiques qui fixent les capacités des unes et des autres.

Depuis ce jour, pour Max, il y a deux catégories : les « avec zizi » et les « avec zezette ».

En effet il ne manque rien aux filles : filles et garçons, hommes et femmes peuvent faire les mêmes activités sans perdre leur identité.

L’histoire du petit frère de Max et de sa quiziiiiine…

La comédienne poursuit en présentant un autre personnage : le petit frère de Max.

Il a demandé une cuisine pour son anniversaire. Max lui propose plutôt un déguisement de Spider Man car, dit-il, « la cuisine c’est pour les filles ». Un jour, quand il était petit, la grand-mère de Max lui avait proposé de faire un gâteau avec elle. Max lui avait répondu que la cuisine c’était pour les filles et qu’il préférait aller jardiner dehors avec son grand-père !

La comédienne demande aux enfants qui aiment cuisiner de lever le doigt : très peu de doigts de garçons se lèvent mais quelques uns quand même. Elle raconte alors comment Max change d’avis : le grand cousin qui fait de la moto sait aussi faire des bons gâteaux et Max essaiera lui aussi la recette.

« Tout doucement, le monde change … » chante la comédienne en conclusion.

L’histoire de Lulu, le copain de classe de Max et Zazie…

L’histoire continue avec Lulu, un copain de classe de Max et Zazie. Il adore jouer à la poupée. Il en a une qu’il habille, qu’il fait manger, qu’il câline …

La présentation de ce nouveau personnage entraîne parfois de vives protestations, en particulier des garçons mais également de quelques filles. Le débat s’engage dans la salle, certains enfants défendent leur propre point de vue avec vigueur, d’autres hésitent.

La comédienne demande alors un volontaire pour tenir la poupée de Lulu sur scène. Malgré la polémique, beaucoup d’enfants lèvent le doigt. La comédienne choisit un garçon et lui donne la poupée. Le public réagit en riant beaucoup, ce qui le met mal à l’aise mais, conforté par la comédienne, il reste en scène et affirme son rôle.

La comédienne poursuit alors l’histoire. Elle raconte comment, dans la classe de Lulu, tout le monde se moque de lui, elle mime les gestes agressifs et rapporte les propos méchants qu’il doit subir.

Un grand silence se fait alors parmi les petits spectateurs. Ils réalisent qu’en se moquant de leur petit camarade qui est allé sur scène, ils ont reproduit le comportement des camarades de Lulu, comportement qu’ils rejettent instantanément en voyant devant eux la victime triste et solitaire : « il a quand même le droit de faire ce qu’il aime ! et eux, ils n’ont pas le droit de dire ça !». Le public, qui avait été prompt à se moquer de Lulu et à se disputer, se rassemble et se soude en refusant la violence.

La comédienne poursuit l’histoire. Un jour la poupée de Lulu disparaît, elle a été enlevée par un monstre. Le courageux Lulu prend alors son épée – il a aussi une épée ! - et part à l’attaque, soutenu par les filles et les garçons de la classe, Max et Zazie en tête. Ils terrassent le méchant et libèrent les poupées enlevées.

Retour sur Zazie…

La comédienne reprend le personnage de Zazie et explique qu'elle préfère jouer au chevalier plutôt qu'à la poupée. Elle demande à une petite fille de venir jouer Zazie sur son cheval avec une épée (toutes les filles sont volontaires). Elle explique ensuite que lorsque Zazie sera grande elle partira à l’aventure et chante la chanson de Zorro – un peu transformée - "au féminin des filles". Zazie se déguise en chevalière mais elle fait aussi de la danse et d'ailleurs, quand Max vient jouer avec elle, il aime se déguiser avec la robe de danse de Zazie !

La clôture du spectacle.

Le spectacle se conclut par une comptine inachevée et les enfants sont invités à en inventer la suite:
Tire ta langue à la langue des mots
Invente ta vie à tire larigot
Au pays des Zunes, au pays des Zuns
Chacune et chacun ...


Ainsi la clôture réaffirme le droit de chacun et de chacune à des choix de vie différents, en dehors des rôles sociaux qu’on dit réservés aux femmes ou aux hommes ; elle invite à une liberté d’invention dans le respect et l’égalité, refusant la violence sexiste.

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